Pour mieux comprendre l'affaire Livio

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Rétablissons un peu de vérité dans ce monde d’approximation et d’affabulation. Que sait-on ? Que Qalao a été contrôlé positif le jour de son dressage à une substance nommée Acépromazine. Que l’Acépromazine n’est pas au terme du règlement considéré comme dopant puisque n’appartenant pas à la liste des substances bannies mais à la liste des médicaments interdits en compétition. La distinction n’est pas anodine, dans un cas on risque 2 ans à pied, dans l’autre 6 mois. Dans les deux cas, le cavalier reconnu coupable sort du classement ainsi que son équipe ! C’est une dure règle aux JO et JEM.

Donc le vétranquil et ses analogues ne sont pas autorisés en compétition, on s’en serait douté. Pas du tout autorisé, il n’y a pas de seuil comme le prétendait la DTN sur équidia et cavadéos. Quel est l’intérêt de ce produit ? Pas énorme. C’est un tranquillisant donc on peut espérer un cheval plus cool sur le rectangle.  Cela se faisait  il y a 20 ans et plus. Il n’était pas rare de voir les chevaux dérouler avec une cinquième jambe vu que le produit peut provoquer un prolapsus du pénis. Bref c’était la guerre et aujourd’hui l’usage de ce produit est tombé en désuétude. Non par honnêteté mais parce que vu le niveau technique des reprises il n’y aurait pas grand avantage… et puis il y a mieux dans la trousse à seringue du parfait dopeur. L’acépromazine a des effets sur le système nerveux central qui par bien des aspects ressemble à ceux de l’alcool. Quelle performance sportive peut-on attendre d’un mec bourré ? Ceci dit, la pratique n’a pas complètement disparu. Il se dit d’ailleurs que le produit n’est pas détectable à faible dose. C’est faux. Il est cependant difficile à déceler car il reste peu de temps dans le sang. Il y a peu de chance qu’un cheval positif le jour du dressage le soit encore trois jours après. C’est ce qui est arrivé à Qalao qui a été contrôlé une seconde fois après le CSO et là le test était négatif. Rien d’étonnant. Ce n’est pas l’échantillon B contrairement à ce qui a pu être dit. Rappelons qu’échantillon A et B sont un seul et même prélèvement séparé en deux. Ils donnent donc, sauf à croire au père Noël, les mêmes résultats. Le délai vient battre en brèche les spéculations les plus hasardeuses. On ne sait pas si c’est la molécule elle-même ou un de ses métabolites  qui a été détecté, ni même si c’est dans le sang ou dans les urines. Il est donc difficile de dater exactement la prise du produit. Je serai cependant très très étonné que même avec le métabolite le moins labile et avec la technique de dosage la plus pointue on arrive à trouver quoi que ce soit au bout de 6 jours. Ceci réduit le champ d’investigation. Une contamination avant d’arriver sur le site du Pin est donc hautement improbable. Une prise accidentelle sur le terrain est à peine plus crédible. A ce niveau tout le matériel est neuf ou archi décontaminé. Une malveillance ? Mais à qui profite le crime ? Espérons que l’on connaisse un jour la vérité ce qui n’est pas garanti. Entre temps, il est sans doute prématuré et peut-être contre-productif de crier à l’innocence ou à la culpabilité de Maxime. A lui de bien se défendre. Aux instances fédérales nationales et internationales de faire leur boulot. Quoi qu’il en soit le mal est fait pour un sport qui n’a pas besoin de ce genre de publicité.
 

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